J’étais assise sur un banc, aux abords du péage, et j’attendais ma copine Emma en me vernissant les ongles de pieds.
L’idée m’était venue la veille. D’attendre Emma au péage, hein, pas de me vernir les pieds. Pourquoi diable prendre le train toute seule, alors que les copines en provenance de Lille passaient par Senlis pour aller à Paris ? On allait se retrouver au péage, je sauterais dans la voiture en riant, et nous imiterions les Spice Girls jusqu’à notre arrivée dans la capitale. (les pieds vernis, c’était une option, donc.)
Mon n’am, qui partait de son côté à un week-end entre copains, s’était quand même inquiété en me jetant sur le bas côté. ” Elles viennent te récupérer, c’est sûr ?” Moi, juchée sur mes nouveaux talons, ma valise à la main, ma veste en jean sous le bras, mes deux sacs créant un équilibre précaire sur chacune de mes épaules, j’avais fanfaronné. “T’inquiète, ON gère. “
J’ai commencé à défanfaronner (si, ça existe) quand Emma m’a assuré au téléphone qu’elle était là. C’était bizarre, parce que moi aussi. Alors si elle était là et que moi aussi, j’étais là… pourquoi est-ce qu’aucune des deux ne voyait le coucou hystérique de l’autre ? Avions-nous glissé dans la quatrième dimension ? Ou bien, fait plus probable, son péage n’était-il pas tout à fait le même que le mien ?
En femmes d’action, nous avons chacune dégainé nos téléphones pour prendre en photo le péage où nous nous trouvions. Ok, c’était clair, on n’était pas au même endroit. (oh, ça va.)
M’attendait-elle avant ou après ? Etions-nous séparées de quelques mètres ou de plusieurs kilomètres ? Est-ce qu’on possédait une application “retrouve ta copine à pieds sur le bord d’une autoroute” ? Non. Il fallait réfléchir, agir, réagir.
Tout à coup, un éclair de génie a traversé mon esprit tandis que moi aussi, je traversais ( le péage, pas mon esprit) telle une gazelle, priant pour ne pas me faire écraser (les enfants, ne reproduisez pas ça sur la route des vacances, c’est dangereux).
J’allais demander à une gentille conductrice de me déposer sur l’aire de repos la plus proche, où les copines pourraient ainsi plus facilement me retrouver. Emma a salué mon idée. Telle une aventurière de Pékin express, j’ai toqué à la fenêtre de deux femmes de mon âge. J’avais de la chance, avec ma petite robe et mes talons, elles n’allaient pas me prendre pour une serial killer de péage. Ah bah si en fait. Heureusement que je ne faisais pas vraiment Pékin Express, je serai sûrement passée au bêtisier, et ne parlons pas de convaincre un habitant de passer la nuit chez lui (enfin, à part les cabines de péage, à un péage, ç’aurait de toutes façons été compliqué.) Moi qui pensais que ce serait facile, j’ai senti le désarroi s’abattre sur mes épaules, déjà bien flinguées par mes sacs remplis de fringues et de chaussures (oui, 2 jours à Paris, quoi.)
J’ai arrêté de respirer tout en insultant mentalement les deux nanas qui n’avaient même pas voulu m’écouter. Et j’ai toqué à la voiture qui ralentissait juste derrière. Le mec au volant était déjà hilare rien qu’à me regarder. Il a acquiescé, j’ai sauté dans la voiture, ma robe me remontant à peu près au nombril, heureusement cachée par mes sacs et tout le bordel susmentionné.
C’est là que j’ai réalisé que je n’avais même pas pris mentalement note de sa plaque d’immatriculation, et que j’ai débité que les copines allaient arriver, là, juste derrière. Tout en leur parlant au téléphone (pour de faux, Emma ne captait plus, mais c’était rassurant de le faire croire.)
Quand mon chauffeur de fortune et surtout de coeur est arrivé sur l’aire de repos la plus proche, c’était un espace seulement pour les routiers. Il a regardé mon bout de robe et m’a demandé si je voulais VRAIMENT qu’il me laisse ici. J’ai dit oui, en descendant ma robe et de la voiture en même temps.
4 minutes et 23 coups de klaxon plus tard, les copines arrivaient.
C’est en montant à l’arrière de la voiture que je me suis rendue compte que ma veste en jean avait disparu. Ok.
Hashtag vesteenjean, hashtag vesteSurLePéage, hashtag JaiTaVesteEnjean … rien. Les gens n’ont donc pas tous Twitter ?
Tout le week-end, comme un fil rouge, j’ai parlé de ma veste en jean qui me manquait un peu. Tout en me demandant si mes clés de voiture n’étaient pas dans la poche intérieure de Feu La veste en jean.
Au retour, par acquis de conscience, on a décidé de faire une seconde de silence (4 filles, c’est trop pour une minute entière) devant le banc où j’avais verni mes orteils. ELLE était là, elle m’attendait, convenablement pliée sur le dossier.
A chaque fois que je la porte, désormais, je repense à ce week end de folie, et je songe à m’inscrire à Pékin Express.
PS : Mes clés de voiture m’attendaient sagement à la maison.
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ah j ai bien ris!!! et en ce moment c est ce qu il me faut !!
bon tout est bien qui fini bien !!
En lisant tout ça, j’ai une pensé émue pour Vlynette. J’imagine qu’elle a rigolé mais qu’en même temps, son coeur de maman a dû s’affoler.
C’est drôle quand on sait que ça finit bien mais tu es vraiment gonflée.
Perso, même avec ma voiture et mes toutous, j’évite les parkings de routiers alors toute seule, c’est tout simplement inimaginable… Sans aucun doute, Pékin Express, ce n’est pas pour moi…
Effectivement, si je savais tout AVANT, mon coeur manquerait quelques battements !!!!! Heureusement, elle a le bon goût de me parler de ses exploit… APRES 😉
Je me rappelle encore fort bien le saut à l’élastique !!!!!!!!!!
Bisous Baboonette 🙂
Ohhhh quelle épopée !!!
Moi aussi j’habite près du péage de Senlis…..alors si un jour tu as besoin !!!
Bisous
La robe qui remonte jusqu’au nombril m’a bien fait rire
Mais que ta vie est aventure avec toi !
Je te rassure, moi aussi je me fais souvent tout un film du moindre épisode un peu tordu qui m’arrive, mais c’est comme ça que se créé les meilleurs souvenirs, n’est-ce pas ? Alors merci de nous les faire partager…
Des bisous ma belle <3 !
Excellent!
Je me marre en te lisant et j’imagine la scène ….
Ah ah ah… Pour ma part, un jour de grève (avion annulé) j’ai fait Lyon – Bordeaux dans la voiture d’un parfait inconnu rencontré à l’aéroport… Jài eu le temps d’appeler vite fait mon mec pour lui donner la,plaque d’immatriculation du type en question et là il me répond : tu me donnes le numéro de ton assassin !!!
T’es une folle aventurière! Inscris-toi à Kho-Lanta ou aux anges de la télé réalité (c’est plus hard core grammaticalement parlant). Tu vas faire un malheur!^^
Incroyable j’ai presque envie de pleurer 😉 <3
Si tu fais Pékin-Express, sois sympa dis-le moi quand l’émission a déjà été diffusée !!!!!!!
Mais oui je vous vois trop bien dans Pékin Express !
Excellent !!! j’adore même si pour toi il y a eu des coups de flippe !!
Je savais que tu étais une ouf de ouf, mais la, chapeau ma belle !!!!
Un gentil conducteur et une veste qui attend sagement sur un banc, tu as bien de la chance dans tes malheurs 😉