Je ne suis pas une mère parfaite. Mais je ne suis pas une mère en carton. 

Je suis juste … une mère. Comme toi, comme elles, comme tant d’autres. 

Une qui fait ce qu’elle peut pour éduquer au mieux ses enfants. Avec des principes (plus ou moins ancrés selon l’heure de la journée), des valeurs, des envies, des crises de nerfs et des crises de fou-rire. 

Comme toi. Comme elles. 

mère parfaite ou mère en carton

Je m’affiche sur les réseaux sociaux. Je mets des photos sur Instagram. Instagram, c’est pour moi comme un album photos. Alors j’essaie d’y mettre de jolies images. Fait-on un album photos avec des photos floues et moches ? Moi non, sauf quand il y a une histoire derrière. Y met-on surtout les jolis souvenirs ? Moi, oui. 

Il y a celles qui publient des photos parfaites, pleines de créativité, avec de jolies petites tenues, une décoration tout droit issue d’un magazine. Il y a celles qui laissent le bazar sur le canapé, et celles chez qui tout est toujours impeccable.

Comme dans la vie. Si je fais le tour de mes copines ce soir, chez l’une, l’enfant aura mangé, sera douché et peigné, la maison sera rutilante et une bonne odeur de soupe faite maison parfumera le salon. Chez l’autre, l’enfant sera en train de courir à oilpé dans le salon, et la baraque sera en boxon. La prochaine fois, ce sera peut-être l’inverse. (Qui le sait ? Qui peut savoir ?). (Merde, j’ai trop traîné avec ma copine Philo qui cite du Blanche Gardin comme d’autres des bouts de poèmes.)

Est-ce que je vais engueuler ma copine organisée, lui dire qu’elle me file des complexes et que ce n’est pas ça la vraie vie ? Vais-je l’insulter parce que bordel, elle me fait culpabiliser avec ses compotes maison tandis que je leur file un gâteau industriel parce que j’ai oublié de faire les courses ? 

Non. Peut-être que je la vannerai. Peut-être qu’elle me vannera. Que je continuerai à envier son organisation au carré tandis que de son côté, elle admirera ma spontanéité enjouée. 

Où est-ce que je veux en venir ? Attends, je regarde mes notes (ah merde, j’ai pas de notes.) 

Il n’y a pas de mère parfaite ou de mère en carton. 

L’autre jour, j’ai lu un article dans un journal plutôt sérieux et bien documenté en règle générale. 

La journaliste y parlait de ces mères aux photos léchées et toujours bien légendées sur Instagram, les comparant aux wondeful Housewives des années 60. L’article débutait sur le ton de l’humour, un peu sarcastique, évidemment too much pour amuser la galerie, mais marrant. Il reprenait les hashtags fétiches des mamans dont le feed Instagram est bourré de joliesse et de poésie, se moquant comme je me moquerai de ma copine la mère organisée. Et puis, l’article est allé trop loin pour moi. Déversant une aigreur qui m’a mise mal à l’aise, il a fini par une liste de comptes instagram de mamans, avec des descriptions plutôt affligeantes, dont une qui m’a particulièrement affecté : “enfants décoratifs”. 

Voilà ce que je me suis demandé : 

Pourquoi tirer dans les pattes de ces femmes qui rendent Instagram doux et joli ? 

Je ne sais pas faire de photo magnifique, je ne sais rien créer de mes 10 doigts, mon fils traîne la majeure partie de sa vie en slibard et les repas sont d’un ordinaire à la limite du déprimant. MAIS, j’aime regarder les comptes de ces soi-disant mères parfaites sur Instagram. Pas tous. Il y en a qui ne me font ni chaud ni froid. Ceux là, je ne les suis pas. Point. Ce n’est pas plus compliqué que ça. 

Quand vous découvrez mes photos sur Instagram, parfois, vous me demandez comment j’ai le temps de faire tout ça. C’est parce qu’il y a d’autres choses que vous faites et que moi je ne fais pas. 

Quand je découvre les photos incroyables de ces mamans sur Instagram, je les regarde comme de jolies images dans un livre. Sans que ça me file des complexes. Parce que je sais que chez elles aussi, ça pleure, ça crie, ça court à oilpé pour ne pas aller au bain, qu’il y a des journées avec et des journées de moins bien. 

On a toutes des moments où on est des mères en carton. On a toutes des moments où on passe pour des mères parfaites. On peut en rire, comme je l’avais fait ici en parlant de la mère parfaite qui est une connasse. On peut avoir envie de faire certains trucs comme on le voit sur les réseaux sociaux. Et puis on peut aussi retourner à la vraie vie, regarder comme elle est jolie, et en profiter. Sans lyncher qui que ce soit qui n’est pas tout à fait comme nous. 

Ca s’appelle la tolérance. La bienveillance. Et promis, ça ne fait pas mal. 

 

Aucun commentaires

Laisser un Commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.