10 ans. DIX ANS. Il y a 10 ans, on me conseillait de profiter en me rappelant que ça passait trop vite, et ça me faisait râler. Évidemment, que j’allais profiter de mon bébé, mais si je pouvais aussi avoir un rab de grasse matinée… 
Et pourtant aujourd’hui, je sais, moi aussi. Qu’on a beau profiter de chaque instant, ça passe à une vitesse folle. Que les pelles à tarte remplacent trop vite les quenottes, que les baskets en 36 chaussent les pieds de celui qui hier encore, avait des petons à croquer. Que le sens de la répartie qui tue a chassé les petits mots déformés et les « j » zozotés .

Pourtant, on a profité et on profite encore. Il y a ce qui évolue, et les rituels qu’on fait sans y penser. Vérifier qu’il respire bien et que la couette n’est pas tombée avant de me coucher. Se lancer un bisou quand on se croise dans la maison. Préparer des chasses au trésor pour tout et rien, parce que c’est la vie qui est une occasion. Faire d’une soirée triste une soirée crêpes qu’on mangera dans le salon. 
Ce soir, malgré le confinement, l’actualité morose, le départ en avance de Papou et Mamily, l’annulation des 10 ans avec les copains, on fera la fête. On fera des crêpes. On fera un skype, on fera un jeu, on fera ce qu’il veut. Et surtout, on remerciera la vie d’avoir fait entrer un soleil dans nos vies.

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