12 ans.

Je n’y crois pas vraiment. 12 ans. Je me souviens, le jour de ses 6 ans, je rigolais, disant qu’on avait une pré-ado à la maison. J étais loin du compte, à l’époque, mais je ne le savais pas encore. 

12 ans, c’est le début d’autre chose. Il y a encore les moments d’enfance, mais une autre forme de complicité qui s’installe. De vraies discussions sur la vie. De vraies futilités, aussi. On partage désormais notre placard à chaussures et la même pointure, ça aide ! 

12 ans, c’est le moment où, souvent, on revoit l’enfant qu’elle a été. Et où, parfois, on imagine la femme qu’elle sera. On sait que les prochaines années risquent de ne pas être tout le temps de tout repos. Mais on est confiants. Cette jeune fille en devenir est profondément gentille, elle fait attention aux autres et à leurs sentiments. Mais elle affirme son caractère, sa personnalité, ses envies, ses besoins. Elle s’assume de plus en plus, même si, à douze ans, le regard des autres devient important. 

Et nous, on est là. On accepte les portes fermées, les amies qui remplissent de rires la maison, les passions. On tempère les envolées lyriques et les crises entre frangins. On interdit certaines choses, pour son bien. Pour le moment, elle comprend. On instaure la confiance, on demande la vérité, on admire le tempérament, la volonté. 

On est surtout fierté. 

On revoit la petite fille de 2 ans toujours collée à son papa, on approuve l’autonomie dont elle fait preuve désormais. 

Je crois qu’on peut être fiers de celle qu’elle devient, et de l’éducation qu’on a su lui donner. 

12 ans, c’est un tournant, et on est prêts à le prendre, tous ensemble. 

D’ailleurs, il y a deux jours, elle a su dépasser ses peurs, et s’envoler. Pas de ses propres ailes, avec moi. Mais elle l’a fait. Force, honneur, volonté. 

Désormais, elle a 12 ans. Elle ne veut plus qu’on l’appelle Niafette. Désormais, ici, elle aura son prénom. Marissa. Bon anniversaire ma grande.