Je me souviens exactement de l’endroit où on était assises. Entre la moquette et le canapé du petit salon du Sofitel de Biarritz, devant un téléphone connecté à quelques centaines de personnes en live. C’est là qu’on a décidé que l’année d’après, on aurait écrit un roman.
Je me souviens des vagues près du rocher de la vierge, le seul endroit, le seul moment de nos week-ends à Biarritz, où pas un son ne sort. On chante même devant les couchers de soleil. Mais au rocher de la vierge, personne ne parle. Il y a des rituels qui s’instaurent d’eux-même. Quelques mois plus tard, le roman de Serena était là. Il n’était qu’un brouillon mais il ressemblait déjà à un chef d’oeuvre. Il s’intitulait “La fille de la mer”, il m’a fait pleurer et rire pendant deux jours d’affilée sans que je ne puisse le lâcher.
Et puis, la semaine dernière, la version définitive est arrivée. Ciao Bella.
Ciao Bella, la quatrième de couverture :
Grandir, pardonner et manger des pâtes.
” J’ai peur du chiffre quatre. C’est une superstition très répandue en Asie. Le rêve ! Enfin des gens qui me comprennent ! Je devrais peut-être déménager…
– Vous avez beaucoup d’autres phobies ?
– Vous avez combien d’années devant vous ? “
Anna a peur – de la foule, du bruit, de rouler sur l’autoroute, ou encore des pommes de terre qui ont germé… Et elle est enceinte de son deuxième enfant. Pour affronter cette nouvelle grossesse, elle décide d’aller voir une psy.
Au fil des séances, Anna livre avec beaucoup d’humour des morceaux de vie. L’occasion aussi, pour elle, de replonger dans le pays de son enfance, l’Italie, auquel elle a été arrachée petite ainsi qu’à sa nonna chérie. C’est toute son histoire familiale qui se réécrit alors sous nos yeux…
À quel point l’enfance détermine-t-elle une vie d’adulte ? Peut-on pardonner l’impardonnable ? Comment dépasser ses peurs pour avancer vers un avenir meilleur ?
Attention, la lecture de Ciao Bella pourrait avoir des conséquences irréversibles : parler avec les mains, écouter avec le cœur, rire de tout (et surtout de soi), ou devenir accro aux pasta al dente.
Cet été, j’ai découvert l’Italie de Serena. Les zeppole, le limoncello, les pizzas, la crèma di caffè. Le coucher de soleil sur le Vésuve. L’ambiance du village. En dégustant une glace, en regardant la mer, en se promenant le soir, Serena a livré des bouts de son Italie à elle. Les souvenirs.
Vous pourriez dire que je n’ai pas l’objectivité nécessaire pour parler de ce roman. Vous auriez raison. Alors lisez le vous. Vous me direz ce que vous en avez pensé. (j’aurais dû bosser en techniques de vente, non ?!)
Ciao Bella, mon avis.
Ce que je peux vous dire, moi, c’est que ce livre m’a profondément émue. Je me suis identifiée à Anna. J’ai ri de ses réparties, j’ai tremblé face à ses angoisses, j’ai pleuré de ses peines. Mon coeur a débordé de l’amour contenus dans ses mots, des amitiés dépeintes avec à la fois tellement de coeur et de pudeur.
J’ai retrouvé la façon d’aimer de Serena. Ce roman, si ce n’est pas elle dans le personnage ou dans l’histoire, c’est elle dans le coeur, dans sa façon d’être entière, d’aimer, d’écouter les autres, vraiment. Vous ne lirez pas ce roman sans repartir vous aussi dans vos souvenirs d’enfance, sans avoir envie d’appeler immédiatement vos amies pour boire l’apéro, sans serrer, de temps en temps, mari et enfants dans vos bras.
J’ai retrouvé également les souvenirs de l’Italie cet été. J’ai d’ailleurs offert à Serena un compte-rendu, page après page, de ma lecture en cours.
Page 36 : Je chiale entre Nonna et les glaces al caffè. J’ai l’impression que es en train de corriger ma prononciation. Putain, tu fais chier.
Serena, je suis fière de toi. Je te dirais bien que je t’aime, mais je tiens à préciser, maintenant que je sais le dire : “Ti voglio bene”.
Ciao Bella, aux éditions du Cherche Midi, 17 euros dans toutes les librairies. Lien amazon : ici
[…] suis allée au salon du livre de Villeneuve sur Lot pour voir les copines. Serena Giuliano, Sophie Henrionnet et Virginie Grimaldi. J’y ai aussi rencontré Baptiste Baulieu, et je suis […]