Jour de rentrée. Notre reporter spécial (aka moi), a suivi pendant toute une journée, heure par heure, une mère (aka moi aussi) abandonnée par ses enfants.
9 h05 : La mère dit au revoir à sa progéniture. On notera que le geste de la main est ambivalent. Doit-on y lire un “Ciao les gars, à la revoyure ?”, ou un ” Je vous aime mes petits chéris, à trèèèèèès vite ! ” (sanglots écrasés dans la voix.)
9h 15 : La mère se remet de ses émotions. Silence à fond, spritz dans le gobelet, elle imagine tout ce qu’elle va pouvoir faire de sa journée. Tellement de possibilités !
9h45 : il n’y a plus de spritz. La mère se demande si elle peut passer de façon nonchalante devant la cour de l’école, histoire de tomber par hasard sur ses enfants qui sortent en récréation. Juste pour leur faire un petit coucou.
10h15. Regain d’énergie. La mère se rappelle qu’à cette heure, pendant les deux derniers mois, elle avait déjà entendu 350 fois le mot “maman” hurlé sans aucun motif apparent. Elle se sent libre.
11h27. La mère se prépare à manger, seule. Dans un calme bienfaisant. L’occasion de reprendre les rênes d’une vie saine. Mais elle va peut-être allumer la télé, quand même.
11h30 : Pas la télé. Trop d’enfants à la télé.
12h45 : La mère a du boulot par dessus la tête. Mais elle n’arrive pas à se concentrer.
13h12 : C’est l’heure du digestif.
14h26 : La mère regarde l’album photos sur son téléphone. Glousse aux souvenirs de l’été.
15h23 : Bon, ça suffit. Faut y aller là, il y a au moins 7 minutes de trajet jusqu’à l’école, sait-on jamais, si y’ a des bouchons… elle attendra devant l’école. Et puis c’est tout.
16h35 : Oh là là ça parle autant, un enfant ?
17h32 : La mère commence à remplir les questionnaires E367 et BX768, demandant des informations sur sa famille qu’elle ne connaît même pas. Les prénoms, c’est ok. Mais le reste… En même temps, elle fait semblant d’écouter les derniers potins sur TOUS les copains de l’école dont elle n’a jamais entendu parler.
18 h 24 : Il FAUT ABSOLUMENT des intercalaires cartonnés pour demain, sinon, l’avenir de la collégienne est compromis, sur 32 générations.
18h35 : Au supermarché, elle croise TOUS les parents de la région. Ils cherchent des intercalaires cartonnés.
18h37 : Elle se bat pour remporter les derniers intercalaires cartonnés.
21h 00 : Les enfants sont couchés, enfin. Elle va pouvoir se reposer…
Ah non. Elle doit couvrir les livres.
00h45 : Elle couvre toujours les livres.
Vivement l’école, demain, pour se reposer un peu !
Bonne rentrée !
Pssst, dans ta grande quête à l’intercalaire-de-l’angoisse au supermarché, t’as oublié de refaire le plein d’apérol …
Le stock était épuisé… les mêmes parents semble-t-il !!!
Tellement vrai – et l’histoire de repasser devant la cour je l’ai fait ce matin – par pur hasard hum hum,
ahahah !!! Allez je ne te juge pas !!! 🙂