La journée nationale du poisson d’Avril…on l’a fait!

Tu te souviens, hier, j’étais là, avec ma tête de Caliméro, m’insurgeant contre le calendrier pourri qui faisait que cette année, le 1er avril s’était planqué au fond  de sa couette…

Bon, si tu n’as pas lu, je ne t’en veux pas, va. Moi aussi, j’ai des journées chargées, je suis instit figure toi. Bref, je te laisse une chance de te rattraper. Va lire l’article d’hier (là) , et pis reviens, pour la suite.

Voilà. Tu as donc lu que j’étais trop dégoûtée de la vie. Et que, telle une rebelle ( car mieux vaut être belle et rebelle que moche et remoche…méditons!) j’avais décidé d’opter pour le poisson d’Avril du 2 avril.

C’est donc en conquérante de l’agenda que j’ai débarqué dans ma classe, dès 7h30, pour dessiner mes poissons. Parce que je me suis dit que tant qu’à faire, autant l’intégrer à un projet. Avec des objectifs, et tout et tout. (histoire de bosser en se marrant la tronche, quoi.) Dès 8h20, je commençais à prévenir les parents qu’aujourd’hui, c’était la fiesta du poisson d’Avril. Ils m’ont à peine regardé bizarrement. Je crois qu’ils ont arrêté de se méfier de la maitresse aux ongles assortis à ses shoes.

Et puis, on a ouvert les hostilités. Histoire qu’on soit à égalité mes ptits loustics et moi, je leur ai expliqué les bases de la journée nationale du Poisson d’Avril. J’ai donné quelques exemples. Et pis j’ai dit à Kévin de se dépêcher de remettre son lacet. Bingo, il avait des scratchs mais il a regardé quand même. Bon, bah voilà ce que c’est de ne pas écouter les consignes. Ils se sont tous retournés pour regarder l’éléphant qui broutait l’herbe du bitume. J’ai dû réexpliquer les règles, du coup.

Le souci, c’est que les 4/6 ans, au bout d’un moment, ils saisissent tellement le concept de blagounette que dès que tu dis un truc, ils crient “Poisson d’Avriiiiiiiiil!” et après, ils continuent de papoter gaiement. Heureusement, le directeur avait remis au lendemain l’exercice d’alerte incendie. Parce que vu comme ils étaient lancés, on aurait pourri toutes les stats de durée de sortie en urgence, et on serait arrivés au bout d’un quart d’heure dans la cour en se collant des poissons dans le dos. ça l’aurait fait moyen.

N’empêche, on a travaillé dans le calme relatif, les élèves hyper concentrés sur les activités obligatoires, afin de pouvoir ensuite avoir un ptit quartier libre découpage de poissons.

Bref. J’ai kiffé.

Même quand une maman est arrivée à 13h30, en me demandant pourquoi il n’y avait pas classe le lendemain, et qu’il m’a fallu réfléchir au risque de me griller 3 neurones, pour finalement me rappeler qu’à un moment donné, j’avais balancé “demain, y’a pas école, et cet aprem, on va à la piscine, tout habillés.” C’était un exemple de blague, en vrai. Comme quoi, y’en a certains qui entendent vraiment que ce qu’ils ont envie d’écouter!

L’an prochain, même si le 1er avril tombe un samedi 31 décembre, je le ferai quand même à l’école. Etre poissonnée, c’est le pied!