La pieuvre de Noël.

J’étais devant l’ordinateur, quand le niaf a déboulé et que la vidéo d ‘un superbe sapin de noël en pâte feuilletée a capté son regard. “Han, un sapin de noël ! Oh, je veux, je veux, je veux !”

Ce que mon fils veut, sa mère le fait… l’amour maternel peut déplacer des montagnes, vois-tu.  Ouais, ok, il n’avait pas l’air compliqué à faire ce sapin (attends, je te file le lien ) (clique sur lien ! ). Comme je ne savais pas encore ce qui allait accompagner notre soupe du soir, je me suis dit que diététiquement, c’était parfait.  (ok, je m’étais auto-défiée sur ma page FB et je ne sais pas résister aux défis.) Ni une, ni deux, j’ai ouvert le frigo et sorti de quoi faire un sapin, fourré à la vache qui rit d’un côté, et au tartare de l’autre. (c’est le moment où tu salives, en attendant la suite) 

Bon, une moitié de sapin en fait, parce que je n’avais qu’une seule pâte feuilletée. Du coup, plus qu’un sapin, ça allait être… euh… on verrait plus tard. A ce stade, je n’étais que fierté et auto-satisfaction. Mes enfants allaient m’élire mère de l’année, et j’allais rentrer dans la catégorie Mère parfaite. (oui, j’oublie vite les épisodes comme celui de la pétasse du goûter).  J’ai pris une photo (normal sinon comment crâner ?)  et mis au four. En regardant la photo, je me suis dit que ça avait plus l’air d’être une pieuvre qu’un sapin, mais rien à faire, j’étais fière. 

Et puis, j’ai discuté avec les copines. Et bing. (c’est là que le mythe s’écroule, attention.) 

Moche, mon sapin qui était une pieuvre ? Vexée comme un pou, j’ai jeté en pâture de l’internet mondial de mes amis la dite copine et ma pieuvre de noël. Dans l’espoir qu’ils me félicitent, un peu, tout du moins qu’ils aillent légèrement dans mon sens. 

J’ai eu droit à un ” Pas mal, c’est un mille pattes c’est ça ?” à ” c’est destructuré, c’est concept” , et pire, à la photo légendée de Gwen : 

Ok les copains, je NOTE. Jamais je ne vous inviterai à la maison, puisque vous ne savez pas voir au delà des apparences (et qu’en l’occurence, pour une pieuvre, elle était vraiment belle.) 

Je grognais sur l’amitié (c’est plus ce que c’était, tout ça) tout en dégustant ma pieuvre (les enfants ont adoré manger de la pieuvre au fromage, d’ailleurs, et toc !) quand une notification m’a sorti de ma bouderie. 

Emma venait de m’identifier. Ah, ma copine Emma, celle qui déteste les disputes et qui cache un diamant dans son coeur de rockeuse (la c’rockeuse de diamant, what else ?!) … elle, elle allait me défendre, vaille que vaille. 

Ou bien parler d’autre chose. Ou … 

Ou m’enfoncer misérablement. 

Je compte lui demander une pieuvre tricotée main, pour noël. 

Mais promis, je vais vous montrer, bientôt, que je suis hyper forte en sapin. 

(tout commentaire se moquant de mon oeuvre culinaire sera immédiatement sanctionné par une invitation à manger à la maison.)