Le chien.

Nous n’avons pas d’animaux à la maison. Il n’y a que Bubulle qui ait dérogé à la règle du “No Pets”, parce que je l’avais acheté pour ma classe et que l’été venu, j’avais été fort dépourvue, et surtout obligée de le ramener à la maison, où il avait été le roi de la famille pendant 2 jours avant de finir par nager sur le dos dans l’indifférence la plus totale. (les enfants sont ingrats, j’ai peur pour mon avenir.)

Bref, nous n’avons pas d’animaux, au grand dam des niafs. Vu l’expérience avec Bubulle, je refuse de leur offrir deux jours intenses de bonheur contre 15 ans à m’occuper moi-même des promenades, des crottes dans le jardin, des poils sur les manteaux et de la gamelle à préparer.

Ils ont ont beau tenté les arguments bien choisis : “Si on avait un chien, on ne se disputerait plus jamais, on ne regarderait plus la télé, on ne s’ennuierait pas… on jouerait avec lui dans le jardin, heureux”, le N’Am et moi restons inflexibles.

L’autre jour, alors que nous rentrions à la maison, les niafs ronflant à l’arrière de la voiture, je l’ai aperçu. Un petit chien à l’air gentil et perdu, qui reniflait nos crocus et marquait son territoire sur le poteau de notre boîte aux lettres. Avouons le, je ne pouvais pas le laisser errer et manquer de se faire renverser.

Avec une laisse de fortune,  je donc suis partie à la recherche de ses maîtres (avant que les enfants se réveillent, de préférence). Une maison, deux maisons, le pâté de maison, le quartier. Une heure plus tard, Hector et moi ( oh, je ne pouvais pas continuer à l’appeler “Chien”, non ?!) revenions bredouilles. Les niafs, eux, me sautaient dessus en me remerciant pour le chien, immédiatement rebaptisé Jack. (pauvre chien, on allait le rendre schyzo en deux heures.)

Il a fallu insister sur le fait que JackHector avait une famille qui le cherchait désespérément, tandis que moi  je les cherchais plus désespérément encore. Repartir pour un tour de quartier, en collant des post-it sur les portes des maisons, tout en placardant sa photo sur tous les groupes Facebook des amis des animaux.

Plus les minutes passaient, plus les yeux des enfants brillaient d’espoir. Chez le vétérinaire, l’absence de puce leur a même valu des petits cris de joie. 

Et puis, j’ai reçu le coup de fil qui a figé le temps : une jeune femme le cherchait partout et était tombée sur mon post-it. Ulysse était le chien de son grand-père, hospitalisé depuis quelques jours. 

Une larme a roulé sur la joue du niaf. Ulysse, c’était pas un nom pour Jack-Hector. Est-ce que maintenant qu’il s’était bien occupé du chien, on pouvait en prendre un rien qu’à nous ? 

J’ai assuré que non tandis Niafette lui expliquait en douce, avec regard en coin, la traîtresse, que le Père Noël, lui, est un homme bien, et que si ils le demandent comme il faut, pour sûr, il leur ramènera un chiot. 

Je crois qu’il est temps de reprendre un poisson rouge. On l’appellera Jack.