J’ai pris des cours de ski deux fois dans ma vie. Il y a 30 et 28 ans. J’arbore donc fièrement une première étoile sur ma doudoune de ski. (enfin, si je ne l’avais pas perdue, je pourrais l’arborer fièrement.)
Autant vous dire, donc, que je ne suis pas une pro. La troisième fois que j’ai skié, j’avais 25 ans. J’ai dit “Oh, le ski, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas.” Juste avant de dévaler une piste bleue. Je prenais de la vitesse. C’était grisant. Un peu trop de vitesse quand même… comment on faisait pour freiner déjà ? Quoi, le tout schuss, c’est pas une bonne idée ? Je me suis laissée tomber sur les fesses. Voilà une bonne manière de s’arrêter.
Bref, depuis, j’ai gagné en prudence (tu sais, la mère de sûreté, tout ça.) Et désormais, j’accepte les pistes rouges si elles sont du genre bleues. Je ne vais pas au delà. Il y a un code couleur, c’est pas fait pour rien les gars.
Vertes, les doigts dans le nez. Bleues, pour rigoler. Rouges, avec concentration. Noires : même pas en rêve.
Voilà le code couleur qui me convenait tout à fait.
C’était sans compter sur un long tire-fesses qui se bloque un peu trop longtemps, et un restaurant à rejoindre rapidement.
On s’est lancés sur une piste. Et puis tout à coup. J’ai stoppé. « Putain c’est une noire ! »
« Ouais mais c’est une biche, ça va aller ».
On s’est dit qu’on prendrait le temps qu’il faudrait. Et puis tiens, si on coupait par les bosses dans la forêt ? « Nan mais vous n’êtes pas fous ? Je fais pas une forêt noire ! » Bon. On l’a faite. On s’est pris pour des aventuriers.
Les enfants et moi, on a fait notre première piste noire.
Et tant pis si elle ressemblait à une bleue a tendance rouge.
Pour nous, l’important, c’est la couleur. Même si c’était une « biche, oh ma biche »
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