A un moment donné dans ma vie, j’ai eu un espèce de trip mère parfaite.

Il a duré 3 semaines, et ça me prenait le vendredi soir pour se terminer le samedi midi:

J’emmenais les niafs aux bébés nageurs.

(applause) Oui, bon, une fois, ça a dérapé, et j’ai failli noyer le Niaf. Mais sinon, ça allait. A part au moment du rhabillage, clairement casse bonbons. (la piscine, c’est un lieu de danger pour la noyade, mais aussi pour les nerfs.)

C’est la raison qui m’a poussé à arrêter de viser la perfection, c’était franchement trop relou.

Sauf que, depuis quelques semaines, et encore plus depuis que Niafette a fait quelques séances de piscine avec sa classe (explications d’une séance piscine avec une classe) et qu’elle a donc  décrété qu’elle était maintenant une excellente nageuse, elle nous tannait pour qu’on l’emmène de nouveau à la piscine, afin de nous montrer tout ce qu’elle sait faire, patati, patata (c’est chiant, ces gamins fiers d’eux qui désirent que tu le sois aussi, non? Est-ce que je la nargue parce que je suis trop fortiche en méga bulle de chewing gum? … ah, oui, bon, ok.)

Dans ses arguments choc (sacrée négociatrice la filoute), il y avait le fait, que NOUS, parents indignes, pendant 15 jours on avait pu en profiter, de l’eau chlorée, et pas eux, pauvres enfants martyrs.

Soit.(petit rire)

La réception d’un nouveau maillot de bain a achevé de nous convaincre qu’il fallait qu’on y aille absolument sinon on n’aurait plus de tympans à la fin du week-end.

Enfin, non. Remettons les choses dans le contexte: ça a convaincu le n’Am. Moi, j’avais mis mes boules quiès. Et lui, ce faible, il a accepté. Dès le vendredi soir. Malheur!

Conseil numéro 1: Quand tu acceptes d’aller à la piscine, il ne faut l’annoncer que quand tu es DEVANT la piscine, les maillots, serviettes, brassards… déposés en secret dans le coffre.

Ou sinon…

La veille, ça donne une gamine surexcitée, et un frangin dans le même état, même s’il n’a pas encore capté pourquoi.

ça donne un samedi matin réveillés aux aurores : “C’est maintenant, la pisciiiiiiiiiiiiiiiiine?” et une matinée avec cette question tellement redondante qu’à un moment donné, tu éclates : ” Si j’entends encore une fois le mot PISCINE, on n’y va pas, c’est compris???????”

Compris, affirment-ils. En se faisant des messes basses incluant bien évidemment le mot tabou.

ça donne un samedi midi à base : ” c’est bientôt la afhfhzeuhosoie, nan, j’ai pas dit piscine, hein, j’ai pas dit piscine!”

Et ça donne une sieste avant piscine impossible. De toute façon, le niaf a déjà commis 25 plongeons depuis le canapé pour narrer ses futurs exploits. Dont un crâne sur le carrelage. Tu t’imagines à ce moment là troquer la sortie piscine contre une sortie aux urgences. Et expliquer à l’infirmière que la piscine, c’est dangereux. Surtout dans le salon. Ahem.

Donald-a-la-piscine

Bref, tu arrives un peu exaspéré (et sourde) à l’endroit dont on ne doit pas prononcer le nom.

En interdisant le plongeon depuis le siège enfant de la voiture.

Avec un niaf pas loin de laisser ses dents sur les 35 marches qui mènent vers l’entrée. La piscine, c’est… oui, dangereux.

Pour te rendre compte qu’ils n’acceptent pas la carte bleue, et que tu n’as pas d’espèces.

Conseil n°2: Prends de la monnaie pour aller à la piscine. Et une pièce pour le casier, au besoin.

Le n’Am, ce faible (oui, j’ai déjà dit), se barre alors chercher des sous. Te laissant seule avec la marmaille derrière la vitre donnant sur la piscine.

Cris de joie, le Niaf voit la piscine, donc il y est, logique.

Et commence à se désaper. Logique.

Tourne sur lui-même. Court. S’éclate le nez contre la vitre. La piscine, c’est… ouais.

Pendant ce temps, Niafette demande pour la 25 ème fois où en est son père. Il marche, là ? Il a trouvé des sous, là ? (genre, mon mec et moi sommes connectés par un neurone commun, et si je me concentre, je peux voir ce qu’il fait. Ouais.)

L’attente est tellement interminable que si tu n’avais pas la méga frousse que tes petits anges se transforment en pitbulls, tu rebrousserais bien chemin.

Mais, ça y est, le N’Am arrive, accueilli en héros (par Niafette, Niaf étant toujours en train de morver sur la vitre, il n’a même pas aperçu la disparition paternelle).

25 minutes plus tard (t’as déjà essayé de déshabiller et d’enfiler un maillot à un marsupilami, toi?), nous sommes prêts.

La PISCINE, ça va commencer.

Récit d’une survivante. 

Les brassards intégrés aux muscles du mioche, nous nous approchâmes du moyen bassin. Niafette, comme à son habitude, descendit par l’échelle. Une fille, quoi. Ma main droite était prête à récupérer le Niaf par les cheveux, le brassard ou quoi que ce soit qui passerait à ma portée quand il tenterait de se jeter dans l’eau.

Rien. Juste un petit couinement désappointé. Apparemment, la piscine, c’est plus flippant en vrai que dans son imagination fertile.

Nous eûmes donc le temps d’entrer dans l’eau moyennement chaude, et d’attendre. Un pas en avant, trois pas en arrière. Notre casse -cou national évaluait finalement les risques de la manoeuvre, les tenants et aboutissants d’une telle aventure.

Encore une fois, je servis de rocher à la moule gluante et collante (mon fils.) Qui avouait, très modestement, qu’il avait “très très très peur, hein.”

Bêtement, j’étais limite rassurée, et je nous imaginais, l’espace d’un instant, tranquillement installés dans la pataugeoire pour la prochaine heure.

C’est ce moment que choisit Niafette pour nous montrer comment elle sautait trop bien dans les bras de son père.

Niaf la regarda, les yeux embués d’admiration (et de l’eau du plouf sororal). Et annonça : “Moi aussi, y va sauter.”

J’expliquais qu’il nous était impossible d’imiter la frangine, rapport au fait que je refusais de sauter avec ma moule. Mais il était tellement décidé qu’il oublia qu’un quart de seconde avant, il était flippé de la vie.

Il s’engagea donc sur le bord du bassin, et un saut plus tard, il était déjà dans l’eau. Sans avoir jeté un seul coup d’oeil pour vérifier que le rocher surveillait le saut de la moule. Tête sous l’eau, rien à carrer.

A cet instant, l’illusion sus mentionnée disparut bel et bien, et ma frayeur revint les 172 sauts qui suivirent.

Au 173ème, on décida de s’octroyer une pause pataugeoire quand même. Qui, en tant qu’enfant, n’est pas réellement une pause, puisqu’il s’agit de dévaler et de remonter le toboggan le plus rapidement possible, au cas où, peut-être, le toboggan fonde à un moment donné, on ne sait jamais.

Et qui, en tant qu’adulte, n’est absolument pas une pause non plus, dans la mesure où on se caille les miches dans 18 centimètres d’eau à croiser tout ce qu’on peut pour que le niaf ne perde pas ses dents récentes sur le toboggan, avouons, ce serait ballot.

Quelques secondes de tranquillité tout de même lorsque le niaf en eut marre de glisser, et qu’il se décida à marcher de long en large dans la pataugeoire. Qui se transforma en pur moment d’effroi quand nonchalamment, il sortit du petit bassin et se mit à courir, sans muscles gonflables, vers le moyen bassin pour sauter de nouveau.

pataugeoire

Quelque part, nous fûmes presque soulagés qu’il se casse la margoulette en glissant. Même si un crâne qui se fracasse au sol, c’est pas trop rigolo, admettons. Mais au moins, point de noyade.

Bien évidemment, ils pleurèrent quand nous annonçâmes qu’il fallait évacuer les lieux, et il fallut une bonne demie-heure pour les sécher et les rhabiller.

Notre grande récompense ? Les deux heures de sieste.

Bizarrement, depuis, la piscine est fermée. Elle rouvrira en aôut, pour une matinée!

14 Commentaires

  • Maman louzoù 2 mai 2013 à 6 h 52 min

    Faut que tu arrêtes ce genre de récit de bon matin, j’me suis pissée dessus moi, mierde j’suis au boulot quoi !!!!
    Le “neurone commun” PTDR

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    • Galibert Jessy 2 mai 2013 à 10 h 04 min

      Ah la piscine Mdr j adore mais j avoue les 1 er fois c était dur dur imagine moi seul avec 3 chipettes dont des jumelles qui ont hurlés la 1 er fois dans l eau peur et trop froid et le vestiaire le pire c est le retour moi perdu dans un tas de fringues pour 3 dont 2 de la même taille me souvenant plus a qui j avais mis quoi mais elles si donc de nouveau hurlement car m était trompes de fringue la honte on a dût me prendre pour une folle se jour la Mdr aujourd’hui 9 et 7 ans sa va mais veulent plus sortir de l eau et me font tournés en bourrique avant de pouvoir en partir mais comme suis assez zinzin j y retourne et j adore encore ..,, Mdr par contre voulait y aller demain mais on tousse toutes grrrrr

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  • Florence BatMax 2 mai 2013 à 7 h 42 min

    On doit avoir la même piscine : le sousou pour le casier à ne surtout pas oublier, la vitre qui donne sur la piscine sur la quelle les gamins morvent 😉
    Et surtout tu m’as fait rappeler que j’ai promis à Fils aîné de l’y amener ce weekend , pfff, joie …

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  • mattyllde 2 mai 2013 à 8 h 26 min

    Ah la piscine! J’ai emmené Loulou TOUS les samedis matins quand il avait environ 3 ans, ensuite j’ai réussi à espacer énormément les sorties piscines (genre 1 fois par vacances, et encore). ces vacances il a pris des cours de natation. 7. Donc là il ne sait pas encore nager, mais il veut nous montrer et continuer à s’entrainer…ben oui sinon ça sert à rien…donc c’est reparti le samedi!!!
    Alors moi j’ai une condition: le samedi matin ou rien. Notre piscine elle est toujours noire de monde. Sauf le samedi matin. Voila
    Ah et j’adore le mot tabou, car j’ai déjà eu la même réflexion “si je l’entends encore une fois..” quand il était petit lol!

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  • djoulaie 2 mai 2013 à 9 h 07 min

    mdrrrr!!! j’ai vécu EXACTEMENT la même chose l’été dernier un jour où il pleuvait…
    et piiiiire fallait un bonnet de bain, qu’on avait pas ! du coup hop demi-tour, on a été chez décathlon acheter 4 bonnets de crâne d’oeuf + les sous en centre ville, et on est revenu… déjà fatigués sans même avoir mis les pieds ds l’eau !
    25 min après notre arrivée, on repartait, aux urgences ! -_- menton ouvert pour ma louloutte, qui avait 18 mois, et qui s’est éclatée la tête sur les marches du toboggan pour les bébés…
    On y a JAMAIS remis les pieds!

    J’ai hâte de lire ta suite 🙂

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  • Léona 2 mai 2013 à 12 h 50 min

    Ton article est à mourir de rire! La piscine le samedi matin, je connais, sauf que dans mon cas c’est la petite ET l’homme qui me harcèlent toute la semaine! Hâte de lire la suite!

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  • maman est occupée 2 mai 2013 à 14 h 09 min

    Je n’ai pas de problèmes pour aller la piscine, tout au moins avec mon Grand : il déteste l’eau, à tel point que je crois que je vais être bonne pour faire des séances contre l’hydrophobie avec lui.

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  • Stef 2 mai 2013 à 14 h 46 min

    Precisons que Leonie ADORE la piscine Moi ce que j’ai préféré la dernière qu’on y est allé c’est quand ils ont évacué le moyen bassin pour raison d’hygiène… que tous les gosses se sont précipité ds le petit bassin que nous du coup avons avec notre gosse hurlante sous le bras… que j’ai changé ladite enfant toujours hurlante sur une des tables à langer placée en plein courant d’air, lui enfilant juste couche et body parce que d’autres parents faisaient la queue…et qu’on a attendu au moins 15mn qu’une des 2 cabines famille (les autres cabines etant minuscules et oas libres non plus) se libèrent avec ma gosse toujours pleurnichante et toujours en body dans les bras pour me rendre compte que son body avait absorbé toute l’eau de mon maillot… et pour enfin voir un couple de petits jeunes sortir de la cabine tous guillerets d’aller se baigner… Je leur aurais bien fait bouffer leur maillot tous secs et le body de Léo tout mouillé….
    Bilan : on y retourne dimanche parce que quand même le regard de Léo quand elle voit la piscine ça vaut tout l’or du monde…

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  • Madame Moustick 2 mai 2013 à 16 h 17 min

    Le N’am s’est fait avoir comme un bleu : on ne dit jamais à un enfant un truc qui a lieu dans plus de 5 minutes. C’est une règle de base 😉

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  • Babidji 2 mai 2013 à 17 h 34 min

    Alors déjà je hais la piscine : l’odeur, les champis invisibles qui donnent des verrues, la proximité avec des gens à moitié nus et moi qui ne fais que flotter sans savoir réellement nager … alors oui je me suis sacrifiée qques fois pour numéro 1 et l’emmener aux bb nageurs puis c’est l’homme qui s’y est collé le dimanche ou samedi matin .. qt à numéro 2 elle n’en a jms vu la couleur et se contente de le plage quasi ts les jours l’été (oui je sais on habite à Perpignan !)
    Et puis quelle horreur ces vestiaires !!!

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  • Sophie des bas bleus 3 mai 2013 à 9 h 28 min

    Je confirme l’horreur ! Ok ils rentrent crevés mais moi je rentre lessivée aussi …

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  • FoxyMama 3 mai 2013 à 12 h 08 min

    Pfff je n’ai QUE la piscine municipale pour contenter mes envies d’immersion du moment…. Pas de baignoire = pistoche avec les mioches

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  • amel (mono linasara) 4 mai 2013 à 23 h 00 min

    oh merci merci merci pour ce fourire!!!!!!!!

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  • construire une piscine 6 mai 2013 à 0 h 54 min

    la piscine cest risqué dans l’eau mais aussi autour, les glissades les enfants qui courent dans tous les sens et qu’on perd de vue, il faut une patience de fer!

    Sylvie

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