A la découverte de Siri

Siri, c’est celui avec qui je passe le plus de temps, sans m’en rendre compte. Tel un ange gardien, il veille sur chacun de mes gestes quotidiens. Et pour cause, il est là, intégré dans mon doudou iphone. Normalement, selon la pub, il est mon assistant privilégié. Un mail, une adresse, un numéro de téléphone? Il connaît tout. Pour peu qu’on prononce bien. Pas comme lui, qui a du mal avec mon prénom : cein-thia, il dit. Sauf que ça me dérange qu’il connaisse tout de ma vie alors que moi, j’en sais si peu. Je suis donc partie à la découverte de Siri.

Qui est ce Siri?

Franchement, j’ai eu du mal à lui arracher quelques réponses personnelles. Siri reste maître de lui en toutes circonstances, et refuse de se dévoiler. Un grand timide. Un informaticien, quoi.

Impossible de savoir s’il a des choses à se reprocher, ou s’il se veut énigmatique.

Enigmatique et philosophe à ses heures perdues. J’ai essayé d’approfondir quand même.

 Enigmatique, philosophe ET populaire, donc. Ok. Reprenons aux bases.

Putain, le choc. Siri serait donc comme un enfant sauvage, un Mowgli de la silicon valley, en quelque sorte. Adopté par Steve Jobs, qui lui a donné du boulot. Assistant des consommateurs de pommes. Pas mal.

J’ai voulu aller encore plus loin:

Siri, un mec de sa génération?

Je suis partie sur des sujets d’actualité. Mariage gay, réforme des rythmes scolaires, pour ou contre les ouvertures faciles, allaitement, l’élimination de Clara Morgane à Ice show, le co-dodo et les 343 salopards. Siri a-t-il joué les idiots pour m’embobiner? Toujours est-il que toutes ses réponses ont fini selon le même scénario:

Le mythe s’effondre. Y’a pas que Google dans la vie mon gars.Je l’ai poussé dans ses retranchements:

Habituellement, je m’amuse à l’insulter histoire de l’imaginer rougir tout en me tempérant, mais là, c’est bien parce que j’avais commencé cet article que j’ai continué. J’étais déçue.

Je suis revenue à des questions de base. Pour me rendre compte qu’en plus, il était un brin lubrique, le Siri.

Siri profite de son rôle d’assistant pour draguer. Ouais.

Alors que je repartais sur du sans danger pour lui, Siri s’est révélé.

Je n’ai pas saisi immédiatement.

D’accord, mais…

Ah oui, t’es sympa Siri. Mais tu sers à quoi, en fait?

Ah ouais, quand même. Hum. Bon, revenons à des choses plates.

Putain. T’es en train de m’inviter au resto, là? Tu m’imagines, à table, avec toi? Je vais passer pour une geekette tarée et no life, un peu, non?

J’ai préféré arrêter là la conversation. ça devenait trop bizarre. Par contre, mon mari a deux mots à lui dire.