Pour la cinquième semaine consécutive, le lundi est ici synonyme de témoignage, sur la prématurité. Depuis cette table ronde organisée par Pampers et Prem’up(ici!), je me suis renseigné, j’ai lu, j’ai discuté avec des femmes qui ont vécu cette épreuve. Et je me suis investi, parce que j’estime que la santé des bébés, c’est la priorité de tous. Et qu’on est tous concernés.
Aujourd’hui, voici le témoignage de l’adorable Elodie, la mamatwins de la blogosphère, que vous pouvez aussi retrouver sur son blog :
Enceinte de jumeaux, dès la première échographie on m’a annoncé que je n’irais pas au bout de ma grossesse. Pour mon type de grossesse, les accouchements sont déclenchés à 38SA. J’étais donc préparée à accoucher plus tôt.
Oui mais….pas si tôt….
A 34SA+3 me voilà aux urgences car j’ai perdu les eaux d’une poche. Là deuxième étant intacte, les sages-femmes décident de me laisser accoucher naturellement jusqu’au moment où tout s’accélère…On perd le signal d’un bébé, le gynéco arrive pour me faire une écho et fait un constat qui raisonne encore en moi aujourd’hui : “un de vos bébés fait des bradycardies, je ne suis pas sûr d’arriver à le sauver, on part en césarienne”. Et voilà, c’est comme ça que vous êtes nés à 34+3. Moi je suis choquée, boulversée, pourquoi si tôt? Je culpabilise. Vous ne devriez pas déjà être là, je suis sonnée, perdue.
A cause de la césarienne, je ne peux pas bouger, je ne peux pas aller voir mes enfants. Je sais que papa est avec eux. A ce moment, là, mon homme va avoir un rôle déterminant. C’est lui qui va créer le lien avec mes fils. C’est lui qui les rassurera, lui qui les caressera pour la première fois, lui qui réalisera le premier que nous sommes parents. C’est aussi lui qui me donnera de leurs nouvelles, lui qui me montrera des photos d’eux. Ce lien, j’en avais besoin, c’était vital, je culpabilisais tellement. Je m’en voulais, c’était ma faute s’ils étaient nés si tôt, s’ils étaient en réanimation. J’étais hantée. Et s’ils ne survivaient pas ?
J’ai pu voir mes bébés à 36 heures de vie. Cette rencontre, je ne sais pas comment la définir. J’étais heureuse et si triste à la fois. J’en eu de suite la gorge nouée. Mes bébés si petits, si faibles, entourés de machines si bruyantes. Quelle arrivée sur terre ! Pardon les enfants. Pardon de vous imposer ça. Ce service de réanimation, ces bruits, ces « bips » continuent, ces machines qui clignotent, je crois que je serais marquée à vie.
Très vite, je sympathise avec le personnel soignant, je constate que ce sont des personnes formidables, en qui je peux avoir confiance. Nous discutons beaucoup, ils m’expliquent exactement ce qu’ont mes enfants, les examens qu’ils doivent passer, pourquoi ils sont perfusés….Ils répondent à toutes mes questions, sans détours. Moi je fais de mon mieux, je suis présente tous les jours pour faire les soins, pour veiller sur mes enfants mais je ne me sens pas maman. Pas encore. J’ai l’impression qu’on me vole mon rôle de maman. Que je n’ai pas ma place. Je pleure, je pleure tout le temps. C’est plus fort que moi. Entre le choc de l’annonce de la césarienne, la douleur physique, le choc de voir mes garçons en réanimation, l’angoisse quand à leur avenir, je ne suis plus que l’ombre de moi-même.
Tous les matins en arrivant, je consulte le cahier de suivi (température, nombre de pipis, de selles, les médicaments, le comportement pendant la nuit, la prise ou a perte de poids…). Ce fameux cahier je le redoutais. Qu’est-ce que j’allais lire ce matin ? Avaient-ils pris du poids ? Comment allaient-ils ? Certains matins, les nouvelles étaient bonnes, d’autres, un peu moins. Les jours où les nouvelles n’étaient pas si bonnes, je savais que j’allais passer une journée à stresser. Heureusement le personnel soignant était toujours là pour me rassurer et surtout m’expliquer ce qu’il se passait !
J’ai l’impression qu’il s’est passé une éternité mais mes enfants ne sont restés « que » 8 jours en réanimation, nous sommes ensuite passés en néo-nat et j’ai obtenu une chambre mère-enfant.
Cette transition a été bénéfique pour nous.
Nous sommes restés 7 jours dans cette unité. J’ai donc appris à ce moment là à devenir maman. Même s’ils recevaient toujours des soins et qu’ils étaient toujours surveillés, nous étions quand même beaucoup plus autonomes. Il n’y avait plus toutes ces machines entre nous, tous ces fils, ces patchs. Juste nous. Mes enfants pardon. Je me rattraperai je vous le promets.
Ces deux semaines ont été, il faut le dire, les plus dures de ma vie car je suis passé par toutes les émotions. La peur, l’angoisse, la joie, la tristesse, la fierté. Tous ça en si peu de temps… Bien sûr je regrette cette période mais elle est inscrite dans notre vie maintenant. Le jour où le médecin m’annonça que nous pouvions rentrer chez nous, c’est là que je suis devenue maman. C’est à ce moment là que j’ai réalisé que j’avais donné la vie à deux merveilleux enfants, qu’ils avaient été forts et je ne soupçonnais pas encore qu’ils allaient devenir de magnifiques petits garçons. J’ai pu traverser cette épreuve grâce à mon homme et au personnel soignant pour qui j’ai une incroyable reconnaissance. Merci d’avoir pris soin de mes enfants, merci de nous avoir permis d’être une famille.”
Merci à toi Elodie, et comme je te l’ai déjà dit, tu n’as pas à culpabiliser, ni à demander pardon. Je suis persuadée que tu es une maman formidable…et qu’un jour, si tes garçons lisent ce texte, ils sauront te le dire…
On a qu’une envie quand on voie les photos c’est de le prendre dans nos bras !!! La maman aussi d’ailleurs 🙂
La prématurité (d’après ce que j’en ai lu) n’est pas gérable par la maman donc pas de culpabilité à avoir, au contraire, ils ont étés choyés dès le départ de leur vie, chahuter oui mais avec beaucoup d’amour !!!
#FDM
♥ Il n’y a pas de culpabilité à avoir. Aujourd’hui ça fait partie de leur histoire et ils se portent à merveille, c’est l’essentiel ! Quand ma puce est née à 34sa, je ne me suis pas sentie complètement perdue et je pense que ce qui m’a sauvée, c’est que j’avais déjà eu mon fils avant. J’étais en terrain connu à la maternité. Ça aide à relativiser. Mais quand, comme pour toi, c’est l’inconnu, j’imagine la dureté de l’évènement, la tristesse et la culpabilité qui peuvent surgir. Des bises à tes deux anges ! ♥
Et ben voilà comme à chaque fois je suis toute émue… quelle force de vie !! Et comme à chaque fois je mesure ma chance d’avoir eu pu aller à terme et d’avoir eu Léo à mes cotés dès le début… Ils sont toujours beaux ces témoignages, pleins de vie et d’espoir…
Bon je chougne encore un peu… en plus, je viens de laisser Léonie chez la nounou et je ne la revois que mercredi… et je continue de préparer mes affaires !!
Juste un dernier truc… je crois que la culpabilité ne se contrôle pas et qu’on n’aura beau dire que ce n’est pas la peine, l’angoisse est la plus forte… dans un autre genre moi je culpabiliais et je pleurais de ne pas savoir accoucher et d’avoir été déclenchée à j+5… bon c’est certain les risques ne sont pas les mêmes… mais qq mois avant une collègue avait perdu son bébé à terme alors que tout semblait aller bien… alors le stress était bien là aussi…
Il faut juste apprendre à relativiser cette culpabilité avec le temps…
Courage à toutes ces mamans qui vivent ces moments difficiles…
j’ai la chance de ne pas avoir vecu ca, mais j’imagine l’angoisse en tant que maman
moi je l’ai vecu de l’autre cote, pendant un de mes stages, j’ai ete le personnel soignant de ces petits bb nes trop tot, mais deja pleins de vie (j’etait dans un service de neonat mais pas de rea)
superbe récit, et quels magnfiques petits garçons !
Super Récit Elodie ! j’ai l’impression de te connaitre un peu plus maintenant (bon ok j’ai peut-être pas suivi ton blog depuis le d”but aussi !) ! En tout cas il m’a arraché qq larmes ce témoignage ! Tue s une super maman n’en doute pas ! 😉 (#FDM)
Quel beau récit,et je voudrais dire à Elodie qu’elle n’a pas à culpabiliser. Mais je la comprend totalement !!!
Pour mon premier enfant ( ma 2ème grossesse ne fait puisque j’ai accouché trot tot d’une petite fille) j’ai du etre hospitalisé à 5 mois et demi de grossess : poche des eaux descendue col de l’utérus ouvert et en forme d’entonnoir. J’ai passé la première semaine à l’hopital en pleurant que j’étais incapable de protéger mes enfants jusqu’au terme, que j’étais nulle etc… Finalement j’ai tenu bon ( ou c’est lui ) il s’est accroché et moi je n’ai pas bouger de mon lit pendant 8 semaines. Il est né à 10 jours du terme 🙂 J’ai appris à me pardonner. Autre chose tes garcons, elodie , sont justes magnifques 🙂
tu n’as pas a culpabiliser, ni a demander pardon! C’était le jour pour qu’ils soient là et viennent au monde! Les premiers moments sont durent et je sais de quoi je parle je suis passé par là (même si je n’ai “qu’une” fille et non des jumeaux)… Il faut que tu arrives à passer à la suite, ils sont là, ils vont bien et leur papa a fait son “job” comme un chef! Vous êtes UNE FAMILLE! y’a des hauts et des bas comme dans toutes familles, vous avez commencé par un moment difficile, maintenant y’a que du bonheur à venir!
courage la vie et belle et elle se conjuge à 4pour toi!
#FDM
Très émouvant ! Déjà qu’à la naissance d’un enfant on est bouleversée alors cette épreuve en plus doit être difficile à vivre en tant que parent. J’ai partagé un peu de cette angoisse avec des proches confrontés à la prématurité mais j’ai eu la chance de ne pas l’éprouver pour mes bébés.
#fdm
c’est un beau témoignage et une arrivée dans la vie pour ces petits difficile et stressante mais ce n’est pas à cause de la maman, elle ne doit pas culpabiliser, en plus les bébés peuvent ressentir beaucoup de choses.
En lisant ce témoignage j’ai les larmes qui montent aux yeux…J’aimerais pouvoir te dire, Elodie, qu’effectivement il ne faut pas te sentir coupable. Mais je sais que c’est impossible de ne pas le penser, non pas que je te pense coupable, loin de moi cette idée, mais je sais qu’il t’est impossible de t’enlever cela de la tête… Je le sais car malheureusement j’ai vécu la même chose…Mes puces sont nées à 31+4 SA. Les sentiments qui sont liés à la venue de ces enfants né(e)s trop tôt sont multipliés non pas par 1, ni par 2 mais plutôt par 100…On a l’impression d’être à fleur de peau et même lorsque le ou les enfants rentrent à la maison on a cette sensation désagréable d’avoir le coeur sensible, comme une écharde restée sous la peau. Alors non Elodie, tu n’es pas coupable de ce qui s’est passé…Par contre tu es responsable du bonheur et du bien-être que tu as apportés à tes 2 petits garçons et en plus, je pense que tu ne me contrediras pas si je te dis (et les équipes médicales de l’hôpital ont dû te le dire) que ces enfants un peu spéciaux de par leur arrivée précipitée sont des battants. Ils ont une force en eux qui nous portent et qui est capable de déplacer des montagnes. Ils vont te permettrent de mettrent d’autres sentiments à ton panel de maman et du baume sur tes blessures…Alors non Elodie, tu n’es pas responsable !!! Vous êtes une super famille… 🙂
Merci pour vos messages les filles, ils me vont droit au coeur <3. Même si mes fils ont 2 ans maintenant, il est vrai que le souvenir est encore très présent 🙂
<3<3<3
Waouh, que d’émotions en lisant ton message Elodie.
J’en ai les larmes aux yeux.
J’ai culpabilisé moi aussi mais pour autre chose, parce que je n’ai pas réussi à sortir bébé toute seule, ils ont dû utiliser les forceps et il a souffert bcp. Je comprends dc ta culpabilité car je n’arrive tjs pas à m’enlever la mienne…
En tous cas, je crois savoir qu’aujourd’hui tes loulous vont bien, ils ont l’air trop mignons et sont des petits chenapans alors félicitations car c’est la lus belle récompense pour une maman.
Bises
Merci pour ce beau témoignage ! Et non tu n’as pas à culpabiliser !!!
des p’tits frissons en lisant votre récit…. même vécu que vous (accouchement à 31SA+4jrs de jumelles). Pas facile notre début de môman!
Magnifique récit ^^
#JEUFDM
très touchant témoignage une fois de plus! <3 <3
Tres tres emouvant! j’en n’ai la chair de poule
Ca doit être une grosse angoisse, beaucoup de stress ! J’imagine même pas ce que ça peu être ! L’important maintenant c’est que tout aille bien 🙂 . #FDM
Je n’ai jamais connu ça non plus, et suis très touchée des différents témoignages que j’ai pu lire sur ce blog. Nos enfants sont tellement importants dans nos vies, sacrés, essentiels à nos cœurs, que la moindre chose qui puisse les toucher de prêt ou de loin nous touche aussi.
Je peux essayer d’imaginer cette épreuve, j’en ai les larmes aux noeils.
Sont si beaux tes ptits mecs =)
Je découvre aujourd’hui ce que tu as vécu et je suis toute retournée…
Comme bcp te l’ont déjà dit, tu n’as pas à culpabiliser, tu as fait tout ce que tu avais à faire. Ce sont des situations difficiles mais je ne peux qu’imaginer ton stress et ton angoisse.
Tu as su passer cette épreuve et tu es une super môman, c’est évident. Il suffit de te lire pour en avoir pleinement la certitude !
Bonne continuation à vous quatre et plein de bisous !
J’ai la larme a l’oeil en lisant ca !!! ne culpabilise pas ils vont bien et tu as fait le meilleur de toi pour qu’ils aillent bien meme si c des machines qui ont pris le relais beau témoignage merci et je découvre la rubrique que je lirais maintenant et merci à toi pour cette jolie rubrique
Joli témoignage, tes mots pour décrire le bouleversement d’une telle naissance raisonnent en moi. La peur, la culpabilité… sont des sentiments à jamais encrés en nous et liés à la naissance de nos petits bouts. Des souvenirs à la fois magiques et tragiques, douloureux. Je vous souhaite le meilleur pour la suite.