Tu peux m’essuyer les fesses? (et autres improbabilités)

J’imagine que ce titre ô combien aguicheur va me valoir de jolies requêtes google (dont je suis friande.) Parce que “Tu peux m’essuyer les fesses? ” est une phrase que j’entends environ 30 fois par jour. Et elle n’émane que de mon seul rejeton (oui, si ça venait de mon mari, ce serait inquiétant.)

Non seulement le niaf a un transit hyper rôdé, mais en plus, il peut répéter inlassablement cette phrase et ses variantes (Maman, tu peux m’essuyer les fesses ou encore Maman tu peux m’essuyer les fesses s’il te plaît) sans reprendre son souffle, jusqu’à ce que je me pointe pour accéder à sa requête (qui elle, n’est pour le coup absolument pas virtuelle).

Le “maman tu peux m’essuyer les fesses” est en pôle position des phrases les plus incongrues et les plus répétées (et j’aimerais un jour qu’elle cesse, mais je crois qu’il se fait une joie de la crier alors que je suis au téléphone.)

Néanmoins, nous avons un palmarès plutôt fourni des phrases hautement improbables qui font que parfois, je me demande qui l’élève, cet enfant, avant de me souvenir que la réponse est MOI. Méa Culpa, donc, il doit entendre les plus bizarres à l’école, c’est pas possible autrement (et cela me dédouane sympathiquement).

Parmi ce florilège, il y a , pour ne pas trop changer de lieu, le :

“Tu peux m’essuyer mon p’tit bout de zizi?”, ce que je me refuse à faire. Faut pas pousser. Invariablement, je réponds donc qu’il n’a qu’à s’essuyer son ptit bout de zizi tout seul, et que concrètement, ce que j’en sais, moi, c’est que “qu’on la secoue ou qu’on l’agite, la dernière goutte est pour le slip” (moi-même, je serai dans l’incapacité totale de fournir une source fiable à cette expression pourtant exacte.)

Nous avons également à répondre à : “On peut regarder si le tracteur est passé?” . Souci, nous ne vivons pas dans une petite maison dans la prairie, mais plutôt dans Wysteria Lane. Le tracteur est un défaut de langage et signifie le facteur, mais le terme exact, le niaf s’en contrefout comme de sa première couche. Notre factrice est donc ravie de se voir appeler “le tracteur” depuis plus d’un an. (je crois d’ailleurs qu’elle a commencé un régime. Coïncidence? Je ne pense pas.)

Et puis, il y a “le truc”.J’aurais pu, et peut-être même dû, en faire un article à lui tout seul, au truc. Parce que le truc, c’est la chose la plus importante au Monde pour le niaf. Son doudou. Sauf que le doudou est un débardeur LaCity en taille 38 qui a connu des jours meilleurs (genre quand je le portais encore, entre 2004 et le moment où il est devenu, par je ne sais quelle mauvaise blague, le truc de mon fils). Nous avons donc droit à des phases intensives de recherche de truc, à des crises d’angoisse si Truc n’est pas dans le lit, à des “Ze veux mon Truc”. Comme bien évidemment, de fil en aiguille, on l’appelle aussi truc aussi, son truc… cela donne parfois des conversations surréalistes pour qui ne connaît pas Truc. (ça devient irréel quand on sort enfin le truc de derrière les fagots ou le canapé.)

Mais ces phrases improbables font désormais partie de notre quotidien, et malgré les hontes qu’elles peuvent provoquer, je sais qu’un jour… elles vont me manquer. Tellement que lorsqu’il les pronconce, j’essaie de les enregistrer… je sais qu’un jour pas si lointain, je pourrais sortir le dossier!