Vous connaissez la théorie du battement d’ailes d’un papillon, n’est-ce pas ?

Et bien, figurez-vous que nous avons réellement pu réaliser l’ampleur de cette théorie, pas plus tard que vendredi dernier, en Dordogne. SI. Oui.

Nous étions installés sur la terrasse de notre jolie maison, avec les copains Nico et Emma.

Alors que nous refaisions le Monde tout en savourant ce kirsch ramené d’Autriche par ma grand-mère on ne sait même plus quand, Emma, tel la Tomb Raider du Périgord, a utilisé le slug (Slug. SLUG, avec un s, pas de confusion les amis) du niaf (un espèce de pistolet avec de drôles de balles en caoutchouc) pour tirer sur une bestiole qui s’escrimait à nous rendre la soirée impossible. Bim. Nous avons applaudi Emma, et puis nous avons repris notre course folle contre tous les sujets que nous voulions aborder dans un laps de temps bien trop court.

Et tout à coup, un bruit. Dans une synchronisation parfaite, nos 4 têtes se sont redressées, pour apercevoir le feu d’artifice qui devait avoir lieu juste au dessus, derrière la forêt, pas très loin. Quelques dixièmes de secondes plus tard, le bruit semblait plus provenir d’un feu sans aucun artifice, au sommet des grands pins… (ou des chênes ou de ce qu’on veut.) Et puis NON.

En réalité, un arbre était en train de choir, là, pas très loin, dans la nuit noire.

Il y a eu ces quelques centièmes de secondes où personne n’a bougé, mais qui semble des minutes quand on réfléchit à la scène.

Et puis, d’un ton qui se voulait rassurant, j’ai signalé qu’il serait peut-être judicieux de s’éloigner de la terrasse.

Bon. En réalité, j’ai gueulé : Barrez-vous, cons de mimes !

Ah, non, non plus. J’ai beuglé “putain !”, avec beaucoup de “in” à la fin de mon mot qui vaut 50 centimes dans la tirelire à gros mots.

Ce simple putain a résonné dans la forêt comme le top départ de la fuite, tandis qu’un autre bruit résonnait lui aussi : celui d’un arbre qui tombe. Pas sur la maison comme mon esprit l’avait envisagé. Pas même sur la terrasse ou dans le jardin. Non, juste dans la forêt. Bon.

Mieux vaut fuir pour rien que rester pour quelque chose. Proverbe moldave.

Mentalement, j’ai néanmoins fait le bilan des rescapés : dans la cuisine, il y avait le N’Am et moi, Emma et son verre de vin (le sens des priorités en toutes circonstances.) et… c’est tout.

L’ami Nico, qui peut se targuer sur CV d’avoir fait 18 ans d’études d’architecte (enfin, il me semble que c’est le minimum nécessaire pour dessiner des plans de futures baraques dans lesquelles vivre pour du vrai), s’était enfui de l’autre côté du jardin. Parait que c’est ce que font les architectes… et de fait, ce que tout le monde devrait faire. On se coucherait non seulement vivants mais en plus moins cons.

Nous, on a dit que “ah bah oui mais bon, les enfants étaient dans la maison, quand même…” mais en vrai, y’avait surtout la lumière (et la bouteille de pécharmant, accessoirement.)

On s’est rassis, vibrant à chaque nouveau craquement et nous félicitant d’être encore vivants. Le sentiment d’être ENCORE en vie donne une saveur encore plus grande aux jolies soirées d’été.

Et le lendemain, on est allés voir de près le chêne qui avait failli nous décimer, ou presque.

C’était une branche, en fait. Avec dessus, 4 glands. Coïncidence ? Nous ne voyons pas d’autre explication.

Mais pour plus de sécurité, il est désormais interdit de tirer sur les bestioles avec un slug à la nuit tombée.

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