Après la Guadeloupe et ses rhums arrangés, après le Canada et ses homards, après Majorque et ses tapas, Philo et moi nous étions embarquées dans un nouveau road-trip en forêt noire. On avait hâte. Mais c’était sans compter la malédiction de la forêt noire.
La forêt noire, en théorie :
En théorie, la forêt noire, c’était la promesse de mets délicieux bien que légèrement caloriques, de promenades dans les forêts enneigées, de vins chauds sur des marchés de Noël tous plus adorables les uns que les autres, et de spas dans la montagne. C’était synonyme de cosy, de plaids le soir au coin du feu, de détente et de bon air pur. Effectivement, ça existe. En tout cas c’est ce que nous ont révélé toutes les personnes qui nous ont écrit pour nous rassurer/narguer/déprimer (ne rayez pas les mentions inutiles.)
La malédiction de la forêt noire.
Sauf que nous, avant même notre arrivée, nous avons été victimes d’un sortilège. (nous ne voyons pas d’autre explication.) Train arrêté sur les voies. Site de location de voiture qui nous bloque pendant 3 heures. Autoroute fermée qui nous bloque 4 autres heures. Hôtel angoissant et mal insonorisé. Météo pourrie. GPS totalement azimuté qui aurait bien pu nous faire louper notre départ… nous avons tout eu. Je pourrais passer tout cela sous silence parce qu’au final, on retiendra les jolis moments, le spa incroyable de l’hôtel de Baiersbronn, les fous-rires, la merveilleuse promenade dans la forêt noire et surtout, surtout, l’extrême gentillesse des habitants. Mais je vais vous en parler quand même, parce que c’est normal, non ? Si. Vous méritez la vérité, toute la vérité.
Voilà ce qui s’est vraiment passé.
Dans les eaux du lac de Mummelsee, vivent Soupline, une sirène belle et rebelle, et son mari, le vénéré roi des eaux Karl-Prostate Senior. Soupline est belle, mais elle a un gros défaut : la jalousie. Habituellement, elle est fort occupée avec sa marmaille de poissons, mais là, en regardant son compte Instagram, elle a découvert que deux blogueuses allaient débouler chez elle. Aussitôt, elle a appelé sa copine Petra, vendeuse de pommes et de bretzels sur les marchés de noël, avec son conjoint Hans-Fion.
— Petra, on a un putain de problème a déclaré Soupline. Y’a deux gonzesses qui arrivent et qui sont jeunes et fraîches comme le rosé du soir. Elles vont nous ensorceler nos mecs, c’est évident. Je les connais, ces françaises.
— Ne t’en fais pas, ma gazelle, a dit Petra (qui est myope comme une taupe), je m’en occupe.
Et c’est ce qu’elle a fait.
Au départ, elle a fait en sorte que les deux jeunes femmes ne trouvent pas de bretzel, espérant ainsi qu’elles dégagent au plus vite. Mais les deux nanas avaient plus d’un tour dans leur sac, Philo étant une vraie globe-trotting- euse.
Elle a ensuite déchargé des pommes sur l’autoroute afin de les bloquer, pendant que Soupline faisait pleuvoir tout le lac de MummelSee sur leurs tronches.
Aux thermes de Bad Durrheim, elles ont essayé de leur faire croire qu’il n’y avait que des sexagénaires dans le coin. Philo et Cycyn s’en moquaient bien, sauf quand ils se mettent à chanter à fausse-voix la chenille allemande à une heure du matin. Là, évidemment, elles ont été un peu agacées.
A ce stade, Philo et Cycyn ne comprenaient pas les signes envoyés par Petra et Soupline. Elles continuaient à faire contre mauvaise fortune grands sourires, et à se dire que ça ne pouvait plus être pire, et qu’après l’orage vient le vin chaud. Elles continuaient à profiter des moments de grâce que la météo leur accordait pour découvrir les beautés de la forêt noire.
Soupline et Petra ont alors tenté le tout pour le tout. Elles ont déréglé le temps sur les fameuses horloges si réputées, les téléportant dans les années 50, ont envoyé une cargaison de sorcières et ont même tenté de faire se noyer les deux pauvres blogueuses en recouvrant le lac de brume. Cycyn et Philo continuaient de se marrer, Soupline et Petra de se lamenter.
“T’y crois à ça ? Elles font de la câlinarbre-thérapie, elles demandent conseil à ce crétin de Bernard le saint et elles se font des indigestions de forêt noire… mais elles ne dégagent pas !”
En désespoir de cause, elles ont tenté de les enfermer dans les toilettes “plus kitsch, tu meurs” avec Elmut et Ulrich, en espérant que comme il n’y avait pas plus kistch, elles allaient effectivement en mourir.
Elles ont failli réussir leur coup. Philo et Cycyn ont bien failli mourir de rire. Ca sentait le sapin.
C’est en découvrant des sirènes sur jambes dans les toilettes pour hommes que la lumière fût. Elles avaient compris !
Elles sont retournées au lac de Mummelsee, déguisées en Petra, et ont demandé gentiement à Soupline, qui boudait dans un coin, de bien vouloir cesser ses enfantillages. De Karl-Prostate et Hans-Fion, elles n’en avaient rien à carrer. Elles, ce qu’elles voulaient, c’était deux heures de spa pour profiter, est-ce que c’était trop demandé ?
Soupline les a alors envoyées dans le meilleur spa de toute la forêt noire.
Fin de l’histoire !
La morale, quand même : si tu vas en forêt noire, passe par le lac de Mummelsee, et dis à Soupline qu’elle ne craint rien. Tu pourras découvrir des merveilles !
A découvrir à Karlsruhe:
- Le super marché de noël , et son père noël qui s’envole dans le ciel.
- Testez le restaurant Dom : Une déco très spéciale et originale et d’excellents plats.
- Si vous voulez visiter le musée de l’orangerie, zoo, et faire un tour de téléphérique, sachez qu’il existe une Karlsruhe Kard qui vous fait y accéder gratuitement.
A découvrir à Bad Durrheim
- Les thermes, évidemment. Moins connues que celles de Titisee (et donc moins blindées) elles sont parfaites pour une aprem de détente.
A découvrir à Freudenstadt :
- La ville en elle-même est très jolie et colorée. L’église est assez incroyable aussi. (site de l’office de tourisme ici )
- A tester absolument : le restaurant Turm Brau, une merveille de kistch !
- Le lac de Mummelsee bien évidemment !
- La station essence entre Freundenstadt et le lac de Mummelsee, vous la verrez de loin et pourrez plonger dans une ambiance années 50 !
A découvrir à Baiersbronn :
- les sentiers de randonnée, et sur la route de Salentei, au milieu de rien, le restaurant en bois, merveilleux hâvre de paix.
- L’hôtel du Tanne : Si les chambres en elles-même ne sont pas du meilleur goût, vous trouverez Elmut et Ulrick dans les Wc du bas, un spa incroyable niché dans les arbres, et un bar vraiment très sympa.
Merci à l’office de tourisme de la forêt noire. On espère redécouvrir un jour les splendeurs du coin, sans les désagréments !
PS : Vous voulez revivre ce blog-trip comme si vous y étiez ? Il est en une de mes stories instagram !
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